Un vieux quartier montréalais – Le plateau Mont-Royal

1 juin 2017

Le territoire du Plateau-Mont-Royal vers 1870. Cette illustration de Simon Péloquin est tirée du mémoire « Figures de l’espace » sous la direction d’Alan Knight, UdeM 1988.

1- chemin Saint-Laurent
2- chemin Papineau
3- rue des Tanneries (avenue du Mont-Royal)
4- rue Sherbrooke
5- Village de la tannerie des Bélair
6- Village de Côte-Saint-Louis; le long du chemin des Carrières
7- Village de Saint-Jean-Baptiste
8- Hôtel-Dieu
9- Institution des Sourdes-Muettes
10- terrains militaires et futur parc La Fontaine
11- domaine de la Famille Logan et villa « Rockfield »

UN VIEUX QUARTIER MONTRÉALAIS
Gabriel Deschambault, membre du Groupe-conseil de l’APMAQ et Prix Robert-Lionel-Séguin 2011

L’histoire du Plateau-Mont-Royal

Montréal fête son 375e anniversaire, mais il ne faut quand même pas oublier que le Plateau existe aussi depuis fort longtemps. Il compte lui-même plus de 300 bougies.

Bien que des terres agricoles y existent déjà, comme les fiefs Closse et La Gauchetière, c’est en 1714 que Jean-Louis Plessy, dit Béllaire construit sa tannerie, en pleine campagne, à l’endroit qui est aujourd’hui le carrefour de l’avenue du Mont-Royal et de l’avenue Henri-Julien. Aussitôt, les nombreux ouvriers s’installent sur la rue Rabain (Henri-Julien) et forment la toute première installation humaine du quartier. C’est le village des tanneries des Bélair.

Les premiers lotissements plus organisés se font sur les grandes terres situées près du chemin Saint-Laurent (ouvert depuis 1717). Nous sommes en 1845 et les rues Coloniale, de Bullion et Hôtel-de-Ville sont ouvertes de Sherbrooke à Mont-Royal. Pendant ce temps, plus au nord, on procède depuis plusieurs années à l’extraction d’une belle pierre calcaire dans des carrières situées dans le secteur de l’actuel parc Sir Wilfrid Laurier. Encore ici, les ouvriers s’installent à proximité et en 1846 est formé le Village de Côte-Saint-Louis. (Lucarne Automne 2014).

En 1861, c’est le Village de Saint-Jean-Baptiste qui est créé à son tour et qui se développe très rapidement. Le grand incendie de Montréal et les resserrements réglementaires qui en découlent, poussent les gens vers le nord où les petits villages sont moins exigeants. Le tramway hippomobile de 1864 sera un outil névralgique au développement. En 1870, le marché Saint-Jean-Baptiste vient consacrer le dynamisme du nouveau village et de vastes opérations de lotissements sont engagées. On voit apparaître des promoteurs immobiliers qui offriront plus d’un millier de lots à construire.

Dans l’est du quartier on fait aussi du lotissement et en 1870 est créé le Village de De Lorimier. La crise économique des années 1870 ralentira le développement immobilier de l’est.

En 1876, c’est le chemin de fer qui viendra à son tour appuyer le développement de Montréal et de ses banlieues. Habilement planifié par la Famille Beaubien, sa localisation dans ce secteur permettra la création en 1878 du Village de Saint-Louis-du-Mile-End.

Voilà! Les villages fondateurs du Plateau-Mont-Royal sont en place et le développement va prendre sa vitesse de croisière. La réalité va toutefois avoir raison des ambitions de ces petites agglomérations. Les aléas financiers d’avoir à supporter rapidement des installations d’infrastructures importantes d’aqueducs et d’égouts font tomber des têtes. En 1886, Saint-Jean-Baptiste est annexé à Montréal. En 1893, c’est au tour de Côte-Saint-Louis. En 1909, c’est finalement De Lorimier et Saint-Louis-du-Mile-End qui plient l’échine.

De 1904 à 1914, c’est un second boom de la construction dans le quartier où l’on voit apparaître le fameux triplex montréalais. À la fin de cette période, la majeure partie du territoire du Plateau est déjà développée.

Sa population actuelle de plus de 105 000 habitants en fait un des quartiers les plus densément peuplés du Canada. J’aime mon quartier.

Note : la Société d’histoire du Plateau-Mont-Royal, en collaboration avec « Mémoire du Mile-End », offre tout au long de l’été dans le cadre des festivités du 375ème anniversaire de Montréal, une série de 25 promenades « historiques et culturelles » présentant l’ensemble du territoire du quartier. Vous pouvez consulter la programmation sur le site du 375ehttp://www.375mtl.com/programmation/


Article tiré de La Lucarne, été 2017 (vol. XXXVIII:3).

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