Depuis sa fondation, l’APMAQ s’est toujours appliquée, souvent en collaboration avec d’autres organismes, dans des dossiers de sites ou de bâtiments menacés de destruction ou de banalisation. L’APMAQ appuie, dans la mesure de ses moyens, toute intervention ou toute action locale visant la sauvegarde du patrimoine résidentiel.
L’APMAQ s’est donc fait entendre à propos de divers sites et édifices et est toujours présente aujourd’hui. Lors de ses visites en région et de son congrès annuel, l’Association interpelle les pouvoirs publics. Elle publie aussi des articles dans sa revue « La Lucarne » attirant ainsi l’attention du public et des décideurs.
Les membres de l’APMAQ sont souvent témoins de destruction de maisons anciennes. C’est pour éviter ce genre de situation que l’APMAQ a relancé son comité de sauvegarde qui vise à protéger le patrimoine bâti. L’approche de ce comité est d’attirer l’attention sur la valeur patrimoniale d’un bâtiment ancien avant que le permis de démolition ne soit émis. Votre appui contribue à éveiller l’intérêt pour ces sites et édifices patrimoniaux.
Date de publication : 27 août 2022La Société de Développement Angus (SDA) propose un projet de nouvelles constructions dans le secteur du noyau villageois du Vieux-Pointe-aux-Trembles, dans l’est de Montréal. Si les...
La Société de Développement Angus (SDA) propose un projet de nouvelles constructions dans le secteur du noyau villageois du Vieux-Pointe-aux-Trembles, dans l’est de Montréal. Si les intentions de la SDA semblent bienveillantes (revitalisation du secteur, environnement urbain dynamisé, offre de services et commerces de proximité et contribution aux pratiques de développement durable), l’APMAQ questionne la capacité du projet présenté à les réaliser.
Le projet proposé dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles est un exemple flagrant du manque de sensibilité des interventions urbaines en milieu patrimonial observées partout au Québec. Ici et là des bâtiments anciens sont démolis, on remembre les lots sans égard à la trame urbaine d’origine, les gabarits et l’implantation des nouveaux édifices ne respectent pas les valeurs patrimoniales de ces secteurs. Or, ce sont justement ces caractéristiques du bâti ancien qui attirent les résidents et promoteurs : noyaux villageois, mixités des usages, commerces de proximités, architecture riche, etc. Les autorités gouvernementales doivent veiller à leur conservation pour leur valeur et leurs effets positifs sur la collectivité. Ces milieux exceptionnels ne peuvent être réduits à une rentabilité à court terme.
Le projet implique la démolition de six bâtiments à usage mixte ou commercial, le remembrement des lots pour y ériger de nouveaux bâtiments de part et d’autre de la rue Notre-Dame. Fait significatif, il requiert de nombreuses dérogations au Règlement de zonage que l’arrondissement semble approuver sans hésitation. Pourtant, la réglementation en vigueur limite la hauteur de deux à trois étages. Une modification au Plan d’urbanisme est donc requise afin d’augmenter la densité pour une partie du secteur et répondre aux exigences de rentabilité de l’investisseur. Toutefois, cette modification n’est nullement arrimée avec les enjeux et constats qui ont été présentés aux citoyens, en vue de la révision du Programme particulier d’urbanisme (PPU) pour le secteur du Vieux-Pointe-aux-Trembles.
Ce projet redéfinirait un secteur majeur du Vieux-Pointe-aux-Trembles et s’avère définitivement en porte-à-faux avec la valeur patrimoniale du lieu. Les nouvelles constructions projetées encadreraient la rue Notre-Dame entre les rues Sainte-Anne, Saint-Jean-Baptiste et la Place du Village. Il s’agit du cœur de l’ancien noyau villageois. Un milieu qui, depuis le développement de Pointe-aux-Trembles au 17e siècle, a traversé les époques par son occupation continue. La Place du Village, aménagée en 2014, longeant l’église Saint-Enfant-Jésus et son magnifique presbytère, invite les passants à se rendre de la rue Notre-Dame à la promenade sur la rive du fleuve. Ce secteur est désigné d’intérêt patrimonial exceptionnel et se situe dans une zone archéologique à fort potentiel identifiée au Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal.
Outre la Place du village, le Centre communautaire Roussin, situé à proximité du projet, est un repère dans la trame urbaine par son caractère institutionnel et a une valeur patrimoniale importante. D’autres bâtiments du secteur rappellent l’importance historique de Pointe-aux-Trembles. Pour les découvrir nous vous invitons à consulter le parcours Balado de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles.
L’APMAQ encourage la revitalisation des secteurs anciens lorsque l’intégration soutient les valeurs patrimoniales du milieu d’insertion. Des composantes majeures du projet proposé par la SDA domineront le milieu d’insertion plutôt que de mettre en valeur ses qualités patrimoniales exceptionnelles. L’APMAQ croit que ces composantes devraient être corrigées dans un projet en harmonie avec le Vieux-Pointe-aux-Trembles et avec les orientations identifiées dans le PPU en révision pour le secteur.
Les édifices du noyau villageois du Vieux-Pointe-aux-Trembles comptent un à trois étages, à l’exception d’édifices communautaires et institutionnels qui ont quatre étages. Il s’agit de la limite actuellement autorisée et pour laquelle la SDA demande une modification autorisant le projet de six étages. Ce qui créera un précédent important dans le secteur.
Notons aussi que leur implantation ne prévoit pas un retrait sur rue. Un retrait permet de diminuer l’effet écrasant d’une construction de grande dimension. Par exemple, le Centre Roussin est un bâtiment de gabarit important. La partie ancienne est implantée en retrait, ce qui permet au piéton de ne pas se sentir dominé par l’édifice. Dans le projet présenté, les deux édifices prévus le long de la rue Notre-Dame ne prévoient pas un tel retrait. Cette implantation correspond certes à l’implantation des édifices actuels mais ceux-ci sont de plus petits gabarits. Le promoteur prévoit que les 2 derniers étages seront en retrait de la rue, rendus ainsi « invisibles » aux marcheurs. Cependant, en encadrant la rue Notre-Dame au nord et au sud de ces constructions de six étages, le piéton y sentira un effet canyon qui écrase les piétons.
Les effets d’une hausse importante de la densité dans un secteur en transformation et comptant des composantes patrimoniales sont nombreux, ils auront un impact à long terme et doivent être étudiés avec sérieux. Sans oublier qu’un important projet de réaménagement de la rue Notre-Dame est aussi en développement dans ce secteur. Pour encadrer la revitalisation de ce secteur, l’arrondissement, en concertation avec les citoyens, a judicieusement entamé une révision de son Programme particulier d’urbanisme.
Le 24 mai 2022, l’arrondissement présentait publiquement les orientations suivantes dans le cadre de la réflexion sur le PPU, Une vision pour les 15 ans à venir :
Pourquoi ces orientations ne sont-elles pas considérées pour l’intégration du projet de la SDA alors qu’elles ont été développées dans un processus démocratique ? Pourquoi ne pas attendre l’adoption du nouveau PPU pour que les projets de redéveloppement y soient conformes et, conséquemment, étudiés selon la vision des citoyens ?
L’APMAQ accompagne la mobilisation citoyenne contre un projet immobilier majeur qui veut s’imposer au cœur de l’ancien noyau villageois de Pointe-aux-Trembles.
Depuis le début, les instances municipales ont favorisé la réalisation de ce projet particulier de la SDA (forte densification et hauteur dérogatoire), même s’il était en porte-à-faux avec la valeur patrimoniale du lieu. À la demande de l’arrondissement, la Ville de Montréal a adopté un Règlement modifiant le plan d’urbanisme de la Ville de Montréal (Règlement 04-047-238). Une modification faite sur mesure pour accommoder les exigences de rentabilité du promoteur, le tout au détriment du caractère villageois du Vieux-Pointe-aux-Trembles. De plus, malgré une opposition citoyenne qui a conduit à l’ouverture des registres (un lundi de 9h à 19h) en vue d’un scrutin référendaire, ceux-ci n’ont pas récolté suffisamment de signatures. Le promoteur obtient ainsi toutes les autorisations souhaitées rendant acceptables ses quarante dérogations au règlement de zonage.
Nous vous invitons à prendre connaissance de l’avis du Conseil du patrimoine de Montréal et du Comité Jacques-Viger, ci-après le Comité mixte (daté du 6 mai 2022). Avis dont l’arrondissement n’a pas fait mention lors de l’assemblée de consultation publique du 28 juin sur les PP-142 et PP-143. Alors que les recommandations du Comité mixte sont absentes des sommaires décisionnels [1] portant sur ce projet. Est-ce un manque de transparence ?
C’est finalement l’APMAQ qui a retracé l’avis, à la suite d’un éditorial de Stéphanie Grammond, publié le 2 juillet dans le quotidien La Presse. Elle précisait que « le projet s’est fait servir un avis défavorable par un comité de la ville centre : trop dense à son goût ! » Un projet que l’arrondissement a rapidement adopté malgré le fait qu’il déroge aux nombreuses recommandations du Comité mixte. Bien qu’il s’agisse de comités consultatifs, on respecte habituellement l’avis du Comité mixte et ses recommandations, toutes émises en vue d’améliorer le projet.
Dans un article de l’article de Coralie Hodgson du 12 août 2022 du journal Métro, le promoteur ne reconnaît aucune controverse au projet. Dans ce même article la journaliste note que « L’Arrondissement indique que des modifications ont été intégrées au projet depuis la version originale présentée au Comité mixte. Ces modifications ont été présentées au Comité avant l’émission de l’avis en mai. » Or, les modifications apportées au projet sont dites par le Comité mixte « essentiellement d’ordre esthétique, ne faisant que réinterpréter les limites des lots de manière approximative sur la façade du bâtiment ayant front sur la rue Notre-Dame, sans souci d’authenticité. » Nuance, donc, elles ont été présentées, mais rejetées par le Comité.
Vous pouvez lire le deuxième article de Carolie Hodgson du 7 septembre 2022 toujours du journal Métro qui informe les lecteurs que RDP-PAT appuiera le projet de la SDA jusqu'au bout.
L’arrondissement en rajoute une couche en prétendant que le projet pourra encore être modifié. « Il devra notamment être soumis au Règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) avant son adoption finale. » Or, le processus d’évaluation par un PIIA ne porte ni sur les démolitions, ni sur la modification des hauteurs autorisées. Il s’agit d’une procédure consultative qui repose sur l’évaluation du projet par les membres du comité consultatif d’urbanisme (CCU) de l’arrondissement. « L’analyse du projet porte sur l’implantation, l’aménagement, l’architecture et le design des constructions ainsi que sur l’aménagement des terrains. Cette procédure est complémentaire à l’analyse de conformité du projet aux règlements normatifs applicables.»[2] Cette analyse est donc possible lorsque le projet est conforme au Règlement d’urbanisme. Elle sera donc possible, une fois les modifications au Règlement en vigueur adoptées. Il sera alors très difficile de s’y opposer puisque le projet s’y conformera.
L’APMAQ considère ce projet en totale rupture avec le patrimoine et le caractère villageois du Vieux-Pointe-aux-Trembles. Tout se met en place pour un scrutin référendaire sur les projets particuliers.
L’APMAQ suit ce dossier de sauvegarde avec intérêt et des mises à jour seront publiées.
Le conseil d’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, lors de sa séance du 6 septembre, a adopté trois résolutions.
Les personnes habilletées à voter ayant le droit d’être inscrites sur la liste référendaire du secteur sont invitées à exercer leur droit le 26 septembre 2022, à la Maison du citoyen de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles au 12 090, rue Notre-Dame Est, entre 9h et 19h.
[1] PP-142 — Dossier 1225909002 Recommandation (p. 93 à 104) et addenda (p. 121 à 133).
PP-143 — Dossier 1225909003 Recommandation (p. 105 à 116 et 134 à 145).
Date de publication : 14 septembre 2021Le comité de sauvegarde a été contacté par un artisan spécialisé en construction et restauration de maisons de bois rond en 2018 concernant le site patrimonial de Bourlamaque à Val...
Intervention du comité de sauvegarde en collaboration avec le comité du patrimoine de la Fédération Histoire Québec
Site patrimonial du village de Bourlamaque
Le comité de sauvegarde a été contacté par un artisan spécialisé en construction et restauration de maisons de bois rond en 2018 concernant le site patrimonial de Bourlamaque à Val d’Or. Rappelons que ce site a été classé en 1979 par le Ministère de la Culture et des communications (MCC). La responsabilité du site a été remise à la municipalité de Val d’Or en 2012 et depuis lors, le MCC a fourni des budgets d’aide à la restauration de façon ponctuelle.
Ce site renferme plus de 70 maisons de bois rond construites en 1935, lors de l’ouverture de la mine Lamaque, en plus de quelques bâtiments de service plus durables. Il s’agit d’un ensemble dont la qualité de l’état de conservation, étant donné la fragilité de ce patrimoine, relève du miracle.
L’artisan à l’origine de cette démarche a vécu beaucoup de problèmes dans ses relations avec les services d’urbanisme de la ville pour des travaux sur sa propre maison et des maisons qu’il restaurait, et cela par méconnaissance de la part des services municipaux plutôt que de mauvaise volonté. Ses tentatives d’obtenir des services de la part du bureau régional et du bureau national du MCC sont restées lettre morte.
Donc les besoins d’information, de compréhension de part et d’autre et de conciliation étaient énormes. M. Clément Locat, du comité de sauvegarde, a référé cet artisan à Marie-Josée Deschênes, architecte spécialisée en bâti ancien, pour des aspects plus techniques. Suite à de nombreux échanges, le comité des citoyens a invité Mme Deschênes et M. Locat à visiter Bourlamaque. Ils les ont généreusement accueillis le 28 juillet 2021.
Une tournée du village eu lieu pour constater l’état des maisons, les problèmes particuliers rencontrés par les propriétaires et des besoins d’entretien tant préventif que curatif. M. Sébastien Lafontaine, artisan, les membres du comité de citoyens du village et la conseillère municipale du quartier ont été rencontré pour discuter des difficultés vécues dans la gestion du site, des pratiques à modifier, de l’adaptation nécessaire de certaines règles et des ressources et interventions requises dans le respect du caractère du site.
Marie-Josée Deschênes a par la suite rencontré le directeur municipal avec la conseillère du quartier pour échanger sur le dossier avant de revenir rencontrer le comité de citoyens en plus de quelques résidents pour faire le tour du sujet. Tous ces intervenants étaient très satisfaits des échanges et considèrent qu’il s’agit d’un nouveau départ pour la gestion plus efficace du site. Marie-Josée Deschênes soumettra un rapport de visite et poursuivra son implication à distance auprès de différents intervenants.
L’APMAQ souhaite maintenir sa collaboration avec le comité de citoyens de Bourlamaque pour mettre en valeur ce patrimoine résidentiel représentant un développement de ville de compagnie unique au Québec. Le prochain numéro de La Lucarne publiera un article complet sur le sujet.
Pour plus d’information sur le Village minier de Bourlamaque :
Date de publication : 17 juin 2021Lettre adressée à l'Hôtel de ville de Saint-Bruno-de-Montarville
Photo de cette fiche : Le Montarvillois : Projet d’un immeuble de 5 étages rue Rabastalière: Éviction des locataires et démolition de 2 maisons
Lettre adressée à la municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville concernant la demande de démolition des maisons sises au 91 et 93 Chemin-de-la-Rabastalière à Saint-Bruno-de-Montarville. Cette lettre a été conjointement rédigée avec la Fédération Histoire Québec et envoyée le 17 juin 2021.
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