Retour sur nos activités estivales

22 octobre 2025

Diane Jolicoeur

À la découverte de Beaumont

Michelle Roy, responsable du comité de Programmation, à l’entrée de la Maison du Chemin Du Domaine, Beaumont.La charmante municipalité de Beaumont, située au sein du comté de Bellechasse, dévoilait ses beautés architecturales sous le plein soleil de juillet, lors de la seconde visite de la communauté de l’APMAQ. La belle église Saint-Étienne de Beaumont (1733) située juste à côté, s’est dévoilée grâce aux architectes Anne Carrier et Robert Boily qui nous en ont présenté ses principales caractéristiques. Ce bâtiment religieux est l’un des plus vieux au Québec. Il fut miraculeusement non incendié lors de la Conquête !

Par la suite, M. Pierre Beaudet, un auteur passionné par le patrimoine funéraire, a commenté un diaporama intitulé Sous l’ombre du clocher (1695-1763). Il rappelle que la sacralité de l’église s’étendait hors les murs, jusque dans le cimetière voisin.

Les problèmes de sauvegarde patrimoniale, tels que le démantèlement possible du Moulin Chabot et l’environnement bâti étouffant la Maison Turgeon, ont ensuite été présentés par le président de la Fédération Histoire Québec, Jean-Louis Vallée. Une pétition est mise en place pour que chaque membre puisse s’exprimer en faveur de la protection de cette maison.

D’Ulverton à Melbourne, visite d’une région magnifique

Moulin à laine d’UlvertonCe premier rendez-vous avait lieu au Moulin à laine d’Ulverton, bâti vers 1840 sur la rivière du même nom, et qui en perpétue le souvenir grâce à une visite guidée fort instructive. Le bâtiment de style Nouvelle-Angleterre possède quatre niveaux et une fenestration abondante afin d’en favoriser l’éclairage et l’aération, puisque cette fabrique de laine fonctionnait 12 mois par année … et sans électricité !

Les visiteurs ont été ensuite invités à l’intérieur du Moulin, où une projection de 11 minutes mettait en scène d’anciens mécaniciens interviewés en 2007… y exprimant toute la passion que pouvait susciter la sauvegarde de ce patrimoine immatériel.

Musée de l’Ardoise de Richmond.Puis, notre guide a entraîné les participants aux étages supérieurs : explications et démonstrations de nombreuses machines, telles que fileuse, déchiqueteuse, cardeuse, retordeuse, dévidoir, ourdissoir, métiers à tisser et tricoteuse mécanique, sans oublier une énorme bouilloire à teinture, en fonte, alimentée au bois !

Puis, tous se sont dirigés vers le Musée de l’Ardoise à Melbourne, où notre guide M. Pierre Bail, muséologue, nous a présenté cet ancien lieu de culte bâti en 1889 (autrefois église presbytérienne Saint-Paul), dont le toit et la flèche du clocher sont recouverts d’ardoise, bien sûr ! Les visiteurs ont assisté à un court documentaire, narré par M. Bail, et qui décrit les méthodes d’extraction de l’ardoise débutée vers 1868 à New Rockland, une municipalité voisine. On y voit divers objets fabriqués, comme des planches à laver ou des ardoises d’école ainsi que des photos des villages miniers dont le dernier ferma en 1924. Le patrimoine architectural de la région est encore marqué par l’ardoise … il est donc important de conserver vivantes les techniques de pose et de réparation de toiture, telles que démontrées dans la courte vidéo.

Nicolet et ses multiples joyaux patrimoniaux

Maison Rodolphe-DuguayLe patrimoine religieux occupe une grande place dans l’histoire nicolétaine : il s’agit des cimetières avec charniers et mausolées, de même que du Séminaire qui offrait le cours classique et disposait de bâtiments pour nourrir et loger sa clientèle. Cet édifice abrite aujourd’hui l’École nationale de police du Québec, qui est d’ailleurs le plus grand employeur de la Ville.

Nous eûmes aussi la chance de visiter la Maison Rodolphe Duguay, au 195 Rang Saint-Alexis. De jeunes guides enthousiastes nous y ont raconté la vie de cet artiste, et de sa conjointe, l’auteure Jeanne L’Archevêque-Duguay. Nous avons admiré les pièces du rez-de-chaussée et leurs meubles d’origine, ainsi que l’atelier du peintre, éclairé par d’immenses fenêtres, et qui fut construit en 1927 sur le modèle de son atelier parisien.

Tous les participants se sont ensuite regroupés au Parc Marguerite d’Youville, pour y prendre le lunch tout en écoutant le conseiller Denis Jutras nous parler avec éloquence des tragédies de 1955 ; incendies et glissement de terrains.

La Cathédrale de Nicolet ayant dû être démolie après 1955, il fut décidé d’en conserver le Dôme, devenant le Centre des Arts populaires. Quelle surprise, pour le visiteur, que de découvrir cette voûte colorée, désormais assez près du sol, fixée sur une structure d’acier et longée de chaque côté par des locaux utilitaires, permettant expositions, rassemblements et loisirs !

Entrée du Centre des arts populaires de Nicolet.

Maison de la rue Mgr-Plessis, NicoletVint ensuite le moment de visiter deux belles d’autrefois. Sur la rue Notre-Dame, nous avons été accueillis par un couple passionné, propriétaire depuis 1989. Cette jolie demeure, une ancienne épicerie, construite entre 1850 et 1875, a profité d’une restauration majeure en 2004. La partie d’origine étant sur fondation de pierre, elle fut agrandie sur fondation en béton. Le toit était à pignon mais fut transformé en toit plat pour gagner de l’espace, tout en favorisant l’ajout de bardeaux ouvragés comme parement mural extérieur.

À l’intérieur, nous avons pu admirer avec plaisir des arches en bois ouvragé, des plafonds avec caissons en bois, sans oublier les charmants lambris sous cimaise, remplaçant les multiples couches de tapisserie d’époque, le tout préservant l’authenticité des lieux !

Puis, nous avons marché jusqu’à la rue Mgr-Plessis pour y trouver une résidence cossue, avec un toit plat. Construite vers 1909, elle est en brique, quoique la maison nicolétaine typique soit plutôt en bois. Les propriétaires nous ont raconté l’histoire de cette belle demeure : elle fut bâtie pour le Docteur Brossard, un vétérinaire prospère, qui l’a laissée à son fils. Celui-ci l’aurait malheureusement négligée pendant 20 ans, occasionnant des dommages structuraux mais préservant ainsi de nombreux éléments d’origine encore sur place.


Article tiré de La Lucarne – Automne 2025 (Vol XLVI, numéro 4).

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