Clément Locat, président APMAQ

Les Espaces bleus, un projet phare en culture du Gouvernement Legault, annoncé en 2021, a été abandonné le 4 mars dernier, victime de son ampleur, d’une planification insuffisante selon les experts et d’une hausse de coût très importante. Les quatre projets, dont deux sont en cours sur les dix-sept prévus, la Maison Frédérick-James à Percé et la « Maison-mère » au Séminaire de Québec, auront englouti, une fois terminés, le budget total prévu pour le programme. Les deux autres projets déjà planifiés, le Couvent des Petites-Franciscaines-de-Marie de Baie-Saint-Paul et le Vieux-Palais d’Amos devraient être complétés.
Comme toute annonce de projet en culture, ce dernier a suscité beaucoup d’attentes. Il aura néanmoins permis de sauver la maison Frédérick-James à Percé, menacée par l’érosion progressive de la falaise. Si la restauration de bâtiments patrimoniaux était bien accueillie, les intervenants culturels en région se questionnaient sur l’utilité du projet et craignaient qu’il ne vienne gruger les budgets de fonctionnement des équipements culturels déjà établis. Il y a parfois de ces promesses électorales qu’il est sage de ne pas tenir !
En région, plusieurs projets de moindre envergure, supportés par le milieu, pourraient être subventionnés à une fraction du coût d’un seul de ces sites des Espaces bleus, que ce soit une ancienne école, un phare, un ancien moulin, un manoir, une chapelle. Pouvons-nous espérer qu’à l’avenir, des fonds seront disponibles pour sauvegarder et pour mettre en valeur ces lieux de mémoire d’une autre échelle mais tout autant significatifs ?
Article tiré de La Lucarne – Printemps 2024 (Vol XLV, numéro 2).
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