Aux amoureux de vieilles maisons - APMAQ (Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec)

Aux amoureux de vieilles maisons

5 décembre 2020

Thérèse Romer, fondatrice et ancienne secrétaire générale de l’APMAQ

Chers Amis et Amies,

Thérèse RomerTrès vieille moi-même, plus proche de la centaine que de la cinquantaine, je n’ai pas peur du mot « vieilles ». (Même si, à la fondation de La Lucarne, le mot « anciennes » fut adopté à juste titre). Mon vrai amour, vous le comprendrez, va aux vieilles maisons. Celles que nous chérissons, bien sûr. Mais aussi aux plus délabrées, parfois aux mystérieuses abandonnées, celles qu’on aperçoit en vitesse derrière une touffe d’arbustes en filant sur les routes qui longent nos villages.

Je suis très honorée d’avoir été invitée à vous écrire ces quelques lignes pour La Lucarne d’hiver, 40 ans après la publication des premiers bulletins de ce qui allait devenir La Lucarne. Bulletins ronéotypés, suivis bientôt par les numéros successifs de La Lucarne, découpés et assemblés à la main sur la table de la salle à manger de ma maison à Saint-Eustache, pour envoi chez l’imprimeur avant retour pour expédition…

Eh bien, aujourd’hui où en est l’APMAQ ? Je feuillette la dernière Lucarne, admire sa belle simplicité, la solidité des textes, je suis émue par la jolie couverture arrière. Je me tourne ensuite vers la page Web de l’association, la trouve bien aménagée, facile d’accès, simple et solide, bravo, bravo. Chapeau à la courageuse équipe qui mène, après tant d’années, la lutte pour protéger les belles vieilles maisons du Québec.

Maison de St-EustacheEn mémoire, je revois la petite rue Chénier à Saint- Eustache, qui mène à la grande maison blanche, patrimoniale, à gauche, et à la lignée de sympathiques petites maisons à droite dont celle de ma voisine, feu Gisèle Trépanier. (Gisèle, toujours jeune à mes yeux, mériterait un livre à elle seule…).

Parallèlement, je revis les années d’efforts pour réanimer l’ensemble du Vieux-Saint-Eustache. Des noms, des lieux surgissent, le Moulin Légaré avec ses vieux meuniers, feu Philippe, Donat, avec Mademoiselle Légaré affairée à sa généreuse table de cuisine. Le Manoir Globensky et sa légendaire châtelaine, Gabrielle Thibodeau, si âgée, toute menue et toujours élégante… Leçons de vie et de diversité, tant de vieilles amitiés à chérir.

Mais tout change, bien sûr. Aujourd’hui, le Vieux-Saint- Eustache sommeille, entouré de « développements » et d’immenses centres commerciaux agglutinés aux artères des autoroutes. Je regarde plus loin. Maints souvenirs du Vieux-Québec, dont les résidents commençaient à fuir leur maison au début de notre siècle, découragés par les déferlements de touristes… Et que dire de Venise, joyau mondial noyé aujourd’hui par les monstrueux bateaux de croisière ?

Tant d’impressions, tant d’années, tant d’expériences diverses à partager, de souvenirs à conjuguer ! Tant d’enjeux qui nous préoccupent tous. J’aimerais y réfléchir avec vous pour y revenir, si vous le voulez bien, dans le prochain numéro de La Lucarne.

D’ici là, Noël et le Nouvel An approchent. Nous risquons de les fêter en solitaires, en cette terrible année de la COVID-19. Puisse, malgré tout et toujours, la chaleur de nos cœurs nous accompagner. Avec l’esprit vivant des riches traditions qui ont marqué l’histoire du Québec.


Article tiré de La Lucarne – Hiver 2020-21 (Vol XLII, numéro 1).

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