La transformation d’une école de rang en résidence

La transformation d’une école de rang en résidence

1 décembre 2016

Jean-Marie Lalande, Saint-Henri-de-Lévis

L’école de rang à l’époque où l’on entendait le babillage des élèves. Photo gracieuseté de Jean-Marie-Lalande.Après sa construction en 1908 selon un plan populaire du département de l’Instruction publique, « la petite école de rang de Saint-Henri» d’un étage de 20’x30’ a changé de vocation à deux reprises. En 1962, les autobus jaunes la privent de ses élèves; elle est vendue aux enchères pour 600$. Elle devient alors un chalet d’été pour une famille de Lévis et un refuge pour motoneigistes en hiver. Trente ans plus tard, nous en prenons possession pour en faire une résidence secondaire.

Deux heures après être devenu proprio, j’arrache le déclin qui ne lui va pas du tout. Durant l’automne, les murs de bardeaux sont réparés et peinturés ainsi que le toit, les fenêtres, les coins et les larmiers. L’entrée électrique de quatre fusibles de 20 ampères est remplacée par du 220v et du filage neuf prend la relève. Lors d’une visite hivernale, les vestiges d’un « party » et le bris de 14 carreaux nous incitent à nous pourvoir d’une alarme.

Durant les dix années qui ont suivi, les travaux se sont succédés au rythme des fins de semaines, des vacances et de la retraite. Les cloisons intérieures font place à une aire ouverte.

Jean-Marie Lalande devant « son » école de rang. Crédit photo : François-Pierre Gingras.La cheminée est réparée. Un tuyau d’acier inoxydable est inséré à l’intérieur et deux poteaux à vérin bout à bout viennent la soutenir, l’un à l’intérieur du garde-manger sur laquelle elle est assise, l’autre au sous-sol. Les poteaux pourris sous la poutre centrale du sous-sol sont remplacés par des poteaux à vérin. Des fenêtres du rez-de-chaussée sont ressuscitées et restaurées ainsi que les carreaux du solage. Le minuscule carreau menant au sous-sol cède sa place à une trappe agrandie. Le plancher est sablé et verni.

Le puits de surface est restauré, une pompe et un chauffe-eau sont installés. Au rez-de-chaussée, un vestiaire et une toilette empruntent l’espace à même l’ancien vestibule. Une nouvelle fenêtre éclaire le coin de la cuisine entourée d’armoires et d’un comptoir percé d’un lavabo.

À l’extérieur, une fosse septique prend la relève du déversement dans la rivière. Les clôtures sont arrachées des broussailles et le terrain est relevé et nivelé. Des arbres sont plantés autour du périmètre de l’ancienne cour. Une croix de chemin reprend sa place. Les rats musqués ont raison du puits de surface qui cède la place à un puits artésien. Un perron vient border la façade de l’école, Un jeu de pétanque agrémente nos loisirs et une douche extérieure nous fait voir de beaux couchers de soleil.

Avant d’ouvrir le haut pour y faire monter un escalier, le plafond a besoin d’être rehaussé en son centre à l’aide de poteaux à vérin appuyés au rez-de-chaussée, le temps d’être renforcé. Le plancher du grenier est retiré. Un muret de chaque côté des versants du toit est vissé aux chevrons et aux solives (entraits) qui doivent être doublées. La portée devient ainsi de 14 pieds. Des 2×3 sont ensuite vissés sur le plat par intervalle d’un pied en travers des solives. Les planches de pruche reviennent prendre leur place vissées et sablées mais à l’envers. Des fenêtres sont percées dans les pignons. Le haut peut alors se doter d’un dortoir de trois lits doubles, d’une chambre à coucher et d’une toilette avec bain.

En dernier lieu, un solarium de 12’x20’ à l’allure d’un bas-côté prend place du côté du versant arrière. Il excède le mur du pignon de sorte qu’il peut être fenêtré des quatre côtés par neuf ouvertures. La porte pour y accéder, les fenêtres françaises à deux volets et six carreaux ainsi que les lambris sont identiques à ce qu’on trouve dans le corps principal.

Fermez-vous les yeux et écoutez les jeunes élèves jouer dans la cour.

À l’étage de l’école de rang après les travaux. Photo : Jean-Marie-Lalande.L’intérieur de l’école de rang. Photo : Jean-Marie Lalande.


Article tiré de La Lucarne hiver 2016-2017 (Vol XXXVIII, numéro 1).

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