Ma pierre angulaire

Ma pierre angulaire

3 décembre 2021

Jean-Robert Grenier

Ce neuvième article traitera de l’aménagement des deux étages de ma pierre angulaire.

Retrouvez l’article précédent de ce récit.

Chacun d’entre nous planifie la disposition des pièces en s’y projetant dans son quotidien et certains choisiront d’y vivre pour le reste de leurs jours. Mais comment aménager de vastes étages datant d’une autre époque tout en répondant aux besoins d’une jeune famille des années 1980 ? La seule solution qui me vient à l’esprit : la continuité dans l’approche ! La démarche d’authenticité adoptée au début des travaux doit se poursuivre. C’est elle qui nous permet d’être dans le vrai : adapter notre vieille maison en conservant les techniques anciennes.

Puisque le volume de la maison le permet, les nouvelles pièces seront grandes et conçues pour faciliter la fluidité de circulation de ses habitants, l’apport d’air frais et de lumière du jour. L’aménagement de l’ensemble doit refléter notre personnalité, notre style de vie, nos loisirs et doit prévoir des endroits propres à la réflexion et au repos. Aucun bris dans la continuité de l’ouvrage, aucun compromis ni anachronisme ne doit être accepté. L’approche doit créer un tout harmonieux « qui ne fera pas mal aux yeux », comme le dirait mon épouse.

Commençons par la chambre principale : les garde-robes seront réalisées à la manière d’armoires fermées par des portes à panneaux soulevés et retenues par des gonds et des paumelles. L’ajout de portes vitrées, entre la chambre et l’étude, permet la quiétude du partenaire au repos tout en laissant le soleil pénétrer au petit matin.

Cette dernière prend appui sur la plinthe tout au long du plancher dans le but de surélever sa structure et d’éliminer toute entrave lors du ménage hebdomadaire.

Paumelle : petite penture articulée sur un gond et fixée au battant de la porte.

Poursuivons dans la salle d’étude : en ouvrant les portes vitrées de la chambre principale, nous entrons dans la pièce où se trouvent un ancien secrétaire, une chaîne stéréophonique, trois fauteuils à oreilles, des tables d’appoint et une bibliothèque composée de trois sections assemblées à queue d’aronde et vissée à l’arrière du mur :

Dans la salle d’eau, se trouve un meuble de chêne blanc tigré. D’abord dessiné sur le mur, il est composé de huit tiroirs et d’un compartiment de service fermé par une porte. Les tiroirs sont assemblés à queue d’aronde. Adjacent à ce dernier, un parement dissimule l’ensemble de la tuyauterie d’arrivée et d’évacuation des eaux du meuble-lavabo ainsi qu’un radiateur électrique maintenant une température idéale dans la pièce.


Michel Gaudreault, forgeron de Saint-Césaire, a forgé toutes les pièces nécessaires aux portes, fenêtres et contrevents de notre maison : les poignées de portes, les clenches, les mentonnets, les gonds et paumelles, les targettes des fenêtres, les pentures des contrevents, sans oublier les clous forgés. Un grand merci à cet artisan-forgeron de talent.

Félix Leclerc disait : « La vraie valeur du bel ouvrage c’est [que] tu n’en finiras jamais et c’est ça qui est important ». Félix a écrit la chanson, Bâtir une maison, à l’époque où construire une maison ou en restaurer une était encore un projet de vie. Le temps est notre meilleur conseiller en cette matière.


Article tiré de La Lucarne – Hiver 2021-2022 (Vol XLIII, numéro 1).

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