Les derniers développements dans le dossier Huttopia à l’Île d’Orléans

Les derniers développements dans le dossier Huttopia à l’Île d’Orléans

4 mars 2020

André Bossée

Promenade en carriole à la pointe d’Argentenay à l’hiver 2019Le projet d’implantation d’un site récréotouristique dans la partie forestière de la pointe d’Argentenay a suscité, dès 2018, la formation de la Coalition citoyenne pour la sau­vegarde de la pointe d’Argentenay ; celle-ci s’est donné pour mission de s’opposer à ce projet afin de préserver la forêt patrimoniale ainsi que le caractère agricole de l’ex­trême-est de l’île qui remonte au XVIIe siècle.

Au printemps 2019, l’APMAQ a offert son appui aux dé­marches de la Coalition auprès du ministère de la Culture et plus particulièrement lors des audiences de la Commission de protection des terres agricoles du Québec (CPTAQ) qui devait autoriser ou non le changement de zonage.

L’intervention de l’APMAQ visait à documenter et à préser­ver le caractère agricole et patrimonial du lieu concédé en 1670 par Marie-Barbe d’Ailleboust, veuve du seigneur du fief d’Argentenay. Les recherches effectuées ont en effet révélé la chaine ininterrompue des familles d’agriculteurs qui ont exploité avec succès la ferme et l’érablière pen­dant plus de 250 ans. L’ethnologue Marius Barbeau en a d’ailleurs décrit la prospérité lors de son passage à l’île en 1925. Détail intéressant, la ferme « Sanschagrin », du nom de ses derniers exploitants, était reconnue à la fin du XIXe siècle comme un lieu de rencontre incontournable pour des artistes peintres renommés attirés par la beauté du site na­turel devant le cap Tourmente et de la forêt préservée à la toute pointe de l’île.

La Commission de protection des terres agricoles a rendu ses conclusions en janvier 2020 en tenant compte des ar­guments des opposants sur le besoin de préserver les ca­ractères agricole, sylvicole et acéricole du lieu. Elle a donc refusé le changement de zonage du lot 190 demandé par la municipalité et la MRC en faveur du développement ré­créotouristique proposé par la multinationale Huttopia rap­pelant, au passage, que la demande des codemanderesses allait à l’encontre du plan de développement de la zone agricole de la MRC !

Entretemps, le promoteur français Huttopia a confirmé en décembre dernier avoir retiré son projet vraisemblablement après avoir appris que des membres de la Coalition avaient entrepris un recours légal pour invalider des modifications apportées par la MRC et la municipalité ; ces dernières vi­saient à enlever à la pointe d’Argentenay sa première fonc­tion de conservation dans le schéma d’aménagement de la MRC.

Après ces deux importants développements favorables à la Coalition, il faut espérer maintenant que les élus accepte­ront de bonne foi de confirmer dans le schéma d’aménage­ment la fonction agricole et de conservation d’un lieu cher à leurs concitoyens.

Pour connaître tous les enjeux ainsi que les documents présentés par l’APMAQ, il est recommandé de consulter le site de la Coalition : sauvegarde-argentenay.org/


Article tiré de La Lucarne – Printemps 2020 (Vol XLI, numéro 2).

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