La maison familiale de Donald McKinnon

La maison familiale de Donald McKinnon

6 décembre 2022

Ewen Booth

Kathleen McKen et Ewen Booth. Il fait partie d’un groupe engagé dans la recherche des descendants de soldats écossais qui se sont établis au Canada, ont épousé des Canadiennes, et ont influencé notre culture québécoise actuelle.Cinq ans se sont écoulés depuis le début de notre projet de nous établir dans notre demeure ancestrale et il ne nous semble pas que nous soyons plus avancés qu’au premier jour. Pourtant, nous avons accompli un travail majeur. Le film de Tom Hanks La foire aux malheurs donne une bonne idée de notre quotidien depuis cinq ans, de nos émotions, de notre persévérance, et de notre ténacité. Nous avons reçu, tout de même, encouragements et soutien de la part d’autres propriétaires de maisons ancestrales, de membres de notre famille, de nos amis et de nos voisins. Les précédents propriétaires ont apporté beaucoup de modifications à la maison. Nous ne pouvons savoir s’ils ont traité avec des entrepreneurs ou s’ils ont effectué les changements eux-mêmes. Ces changements apportés au cours des dernières cinq à sept décennies sont la source majeure des situations que nous devons corriger par nos interventions. En effet, de nombreux problèmes, d’ordre structurel et autres, sont apparus au cours des deux derniers siècles. Malheureusement, ceux-ci perdurent et les réparations ont souvent été effectuées sommairement (par exemple : remplissage d’un trou dans une poutre avec de vieux tissus, colmatage avec du silicone d’une fissure murale dans laquelle l’eau s’infiltrait et par la suite camouflage de l’imperfection avec de la peinture).

Nos plans initiaux étaient de restaurer et de rénover un côté de la maison à la fois pendant que nous l’habitions, dans le but de faciliter les travaux et la vie au quotidien. Malheureusement, nos plans ont été déroutés par des problèmes majeurs, lesquels devaient être traités en priorité afin de sauvegarder la structure de la maison, de l’empêcher de pourrir davantage et de s’écrouler. De ce fait, nous avons travaillé simultanément à l’extérieur et à l’intérieur de la maison sans oublier le paysagement négligé pendant de nombreuses années.

Vue de l’arrière de la maison et de la cuisine d’été en cours de restauration.L’aventure a commencé lorsque Kathleen a voulu reprendre possession de la maison familiale de Donald McKinnon, un soldat du 78e Régiment des Fraser’s Highlanders qui avait acquis la propriété en 1767 de Geneviève Posé, veuve de Jean Roussin. Kathleen descend d’un Donald McKinnon autre que celui qui a acquis la maison. Elle descend aussi d’un autre soldat également nommé Donald McKinnon, qui s’était établi à Berthier-sur-Mer en 1769. Nous pensons que ces deux Donald McKinnon étaient probablement cousins, ou oncle/neveu, mais les archives écossaises portant sur le XVIIIe siècle sont inexistantes. C’était le seul lien que Kathleen avait avec la maison… c’était du moins ce que nous pensions.

À force d’effectuer des recherches généalogiques sur les familles des propriétaires précédents et sur les ancêtres de Kathleen, les mystères de la maison sont devenus de plus en plus opaques. Lors de sa visite, l’architecte spécialisée en matière d’intervention sur le patrimoine bâti, Marie-Josée Deschênes, a affirmé que le côté ouest de la maison est une construction anglaise de 1767. Il ne s’agit pas d’une construction aussi solide que le côté est de la maison. Le côté est remonte au Régime français et date possiblement de 1690. Découverte des dommages sous le revêtement.Cependant, il y a quelques caractéristiques de la maison qui ne correspondent pas à celles d’une simple maison de l’époque dans cette région. La toiture d’origine de style normand fut conservée lors de la construction de l’ajout (aile) du côté ouest. Lorsque l’aile fut construite, la cheminée initiale s’est retrouvée au centre de la maison. Aujourd’hui disparue, une seconde cheminée fut ajoutée du côté est. Son emplacement est encore visible grâce à la trace des poutres retirées dans le grenier. La hauteur du sous-sol était approximativement de cinq pieds, en pierre, et la hauteur des plafonds du rez-de-chaussée était de dix pieds, ce qui donnait à penser que les plafonds avaient été rehaussés. Pourtant, après avoir retiré le revêtement extérieur de la maison et en avoir découvert le squelette, il était évident qu’on n’avait procédé à aucun ajout au mur de la façade afin de rehausser les plafonds.

Travaux de dégarnissage des murs du rez-de-chaussée de la cuisine d’été.

Nous travaillons actuellement sur la cuisine d’été. Celle-ci a été reconstruite en pièce sur pièce en 1884 sur l’ancienne fondation ainsi que sur le plancher original du XVIIIe siècle. Cette cuisine est un ajout du côté nord-est de la maison ce qui lui donne sa forme en « L ». En raison de multiples dégâts d’eau survenus au fil des ans, nous avons dû ouvrir tous les murs de la cuisine d’été sur les deux étages. 

Présence d’une toiture en bardeaux de cèdre au deuxième étage de la cuisine d’été.

Nous avons aussi retiré la cage d’escalier. Le deuxième étage deviendra la chambre principale et le rez-de-chaussée la cuisine. Le mur extérieur de la maison principale, donnant sur la cuisine d’été, est en cèdre et il est plus solide que les trois autres murs ; on y trouve les traces d’une fenêtre datant du XVIIIe siècle convertie en étagère encastrée. La porte d’entrée d’origine a été retirée et placée dans la cuisine d’été.

Au deuxième étage, lorsque nous avons démoli les murs, nous avons trouvé une partie de la toiture d’origine, en bardeaux de cèdre, encore intacte, ainsi qu’un cadrage de porte ayant été coupé en 1892. La pièce du deuxième étage a été modifiée de façon à créer un plafond cathédrale et l’endroit où se trouvait l’escalier restera ouvert ; ainsi pourra-t-on voir, à partir du rez-de-chaussée, la charpente de la toiture de 1767, ce qui donne à la pièce un aspect unique. Comme on dit, les apparences sont trompeuses.

Nous avons accompli un travail majeur dont nous sommes assez fiers.

Pour en apprendre plus, veuillez consulter La Lucarne, printemps 2022.


Article tiré de La Lucarne – Hiver 2022-2023 (Vol XLIV, numéro 1).

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