Lauréate du prix Thérèse-Romer 2022, chemin Du Ruisseau-Jureux, Saint-Irénée

Lauréate du prix Thérèse-Romer 2022, chemin Du Ruisseau-Jureux, Saint-Irénée

6 décembre 2022

Félix-André Têtu

Ide et Didier Gauthier — 1869Cette maison de ferme a été bâtie vers 1855 par Damas Gauthier, cultivateur, né aux Éboulements et marié à Luce Perron le 10 janvier 1832 au même endroit. Son fils Didier, dont le mariage à Ide Boivin a eu lieu en l’église de Saint-Irénée le 12 janvier 1869, y habitera dès lors avec son père et sa nouvelle épouse.

À cette époque, la population de Saint-Irénée comptait un peu plus de 1 000 âmes. « Ruisseau-Jureux » est le nom de l’endroit où est située la maison. D’après les recherches de la Commission de toponymie du Québec, le nom « Ruisseau-Jureux » aurait été attribué à l’endroit par Champlain lui-même, comme d’ailleurs « La Malbaie », « Port-au-Persil » et « Cap-aux-Oies ». On retrouve ce nom dans ses écrits.

Le premier registre de la paroisse de Saint-Irénée s’ouvre en novembre 1842 et la formation de la municipalité de Saint-Irénée a été proclamée officiellement en mars 1843. Par contre, le territoire qu’occupe la maison au Ruisseau-Jureux, qui faisait partie du cadastre de la paroisse des Éboulements était une concession de seigneurie et ne sera pas détaché de la Seigneurie des Éboulements, et annexé à Saint-Irénée par proclamation, avant 1890.

Le plus ancien document existant et disponible concernant la municipalité est une « requête des habitants », présentée au Conseil de la municipalité, demandant « un chemin de front en la concession du Ruisseau Jureux », date de mars 1848 et porte la signature de Damas Gauthier, père de Didier. C’est la seule preuve de la présence et de l’activité de Damas au Ruisseau-Jureux dans les années 1840, mais il semble, selon les récits locaux, que la grange actuelle y ait été construite par Damas vers 1840.

La faille importante au fond de laquelle coule le ruisseau Jureux a formé à son embouchure une petite baie rapidement profonde, sans longue batture, et bordée d’une plage à pente douce, qui fait en sorte que la baie était un port de mer où les goélettes pouvaient facilement approcher du rivage en sécurité. La maison a été bâtie sur un ancien site de poste de traite ou dépôt de fourrures datant du milieu du XVIIIe siècle. D’ailleurs l’ancienne fondation a été utilisée pour y assoir environ les deux-tiers de la maison principale. Vers 1890, une seconde maison sera construite, de dimension plus réduite, pour faire place à la deuxième génération. C’est une maison indépendante, mais bâtie si près de la première que les toits sont siamois et que le passage entre les deux maisons se fait sous un toit, bien à l’abri.

Le larmier est soutenu par des coyaux courbés. Couverture de tôle à la canadienne. Les joues des lucarnes sont recouvertes du même matériau.

Toutes les fenêtres à battants de la maison sont reproduites à partir de photos de 1920-1930. Pose du revêtement « mixte » : bardeaux de cèdre au nord et planches à clin avec feuillure. Finition de la galerie avec une planche posée à la transversale à angle droit avec un bord arrondi.

La maison principale avec ses trois lucarnes simples du versant côté mer. La lucarne à joues et à double fenêtre du versant côté montagne.


Article tiré de La Lucarne – Hiver 2022-2023 (Vol XLIV, numéro 1).

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