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La grange ancestrale de l’Auberge La Fascine, à L’Isle-aux-Coudres, où ont lieu les spectacles de l’établissement. Avant et après sa restauration.
Nul doute qu’en tant que membres d’une association telle que celle de l’APMAQ, vous êtes soucieux de la préservation de notre patrimoine bâti. Cette sauvegarde peut se traduire de différentes manières, selon les besoins identifiés, l’état des bâtiments ainsi que selon les moyens potentiellement mis en œuvre. En effet, tout le monde s’accorde pour dire qu’éviter de démolir est un geste hautement écologique.
Mais, tous les jours, nous sommes témoins de démolitions anarchiques dues à la gourmandise des promoteurs, à l’indifférence de certains propriétaires ou au laxisme de plusieurs municipalités. Pourtant, plusieurs moyens sont de plus en plus mis de l’avant pour sauver « ces belles d’autrefois ». En effet, divers enjeux ont récemment favorisé l’émergence de différents programmes de sauvegarde, des préoccupations telles que le développement durable, les changements climatiques, le recyclage des énergies, la pénurie de matériaux, ainsi que le souci croissant de conservation du paysage urbain et rural.
Dans certains cas, une rénovation du bâtiment sera entreprise, c’est-à-dire une simple opération esthétique de rafraîchissement. Une autre possibilité est la réhabilitation, impliquant un réaménagement de l’immeuble. L’aspect extérieur est alors conservé, mais l’intérieur est modifié pour y améliorer le confort des usagers, dans un souci plus poussé de la réglementation.
Et enfin, une autre avenue possible est la requalification d’un édifice. Il est facile de constater à quel point les changements sociaux et économiques touchent de nombreux bâtiments. Cette opération de requalification permet un changement d’usage tout en assurant sa sauvegarde, mais cet exercice exige créativité et expertise. Heureusement, des exemples de requalification se sont multipliés ces dernières années, et leur rayonnement est très prometteur pour la pérennité de notre patrimoine bâti.
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La requalification doit se faire sans dénaturer le bâtiment, ce qui implique le respect de ses composantes architecturales spécifiques. Elle doit également faire l’objet d’un consensus auprès de la population afin de viser l’acceptabilité sociale du projet. Ainsi, l’occupation différente des lieux sera vécue comme une renaissance, un renouveau possible.
L’expérience a démontré qu’il est néfaste pour un édifice d’être laissé à l’abandon en attendant de lui trouver une nouvelle mission. Il est alors préférable de favoriser une occupation temporaire et transitoire des lieux, afin de mieux identifier les futures utilisations possibles.
La requalification ne s’applique pas seulement au domaine résidentiel ou commercial. Les immeubles industriels peuvent également laisser des traces de leur histoire. Ils sont appelés à créer un lien significatif entre le passé et l’avenir au sein de la communauté qui fut témoin de leur évolution. Ce sont des projets qui demandent du temps et de l’argent, mais où tous sont gagnants!
Une grange de facture relativement récente (1940 environ) a fait l’objet d’une transformation radicale à L’Isle-aux-Coudres, lui permettant de passer d’un usage agricole à celui de salle de spectacle estivale. La structure de la bâtisse semble être inspirée par des méthodes d’assemblage traditionnelles. La charpente du toit est d’un type originalement introduit par les Anglais vers le début du 19e siècle et a été renforcée pour assurer sa solidité.
Les murs ont également été restaurés et le parement extérieur en bardeaux de cèdre a été refait à l’identique. Les fenêtres ont été rénovées, la plomberie et l’électricité ont été actualisées, sans oublier l’ajout d’une scène, d’une loge pour les artistes, d’une mezzanine pour la régie, ainsi que de rampes pour les projecteurs.
Frédéric Boudreault, propriétaire de l’Auberge La Fascine et de sa salle de spectacle La Grange, décrit ainsi les avantages d’une telle démarche :
« Les propriétés acoustiques d’une vieille grange sont exceptionnelles. Tous les défauts quant à l’équerrage des murs et les aspérités de la structure « pièce-sur-pièce » constituent un avantage presque impossible à reproduire dans une nouvelle construction. En plus de sauvegarder l’un des derniers bâtiments agricoles du village, nous nous sommes dotés d’une salle de spectacle possédant une signature unique. Comme quoi il est encore possible aujourd’hui de préserver le passé tout en construisant l’avenir. »
Voilà un bâtiment qui continuera à afficher sa belle présence dans le paysage charlevoisien, tout en favorisant des activités culturelles signifiantes au sein de la communauté!

Source : OAQ, Revue Esquisses, vol. 33, no 4, hiver 2022-2023
Article tiré de La Lucarne – Automne 2024 (Vol XLV, numéro 4).
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