Reproduire un lambris en pin - APMAQ (Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec)

Reproduire un lambris en pin

8 juin 2019

REPRODUIRE UN LAMBRIS EN PIN
Pierre Bleau, ing., M. A.
Membre de l’APMAQ

Photo 1Remettre les composantes architecturales d’une maison ancienne en évidence exige souvent certains efforts comme de devoir la dépouiller des couches sédimentaires de matériaux démodés accumulés au fil des rénovations. C’est en retirant un banal soffite en aluminium des années 1980 recouvrant le plafond de l’auvent d’une galerie qu’un lambris de pin en V-joint avec V-centre est sorti d’une longue léthargie. Ce parement de métal blanc camouflait un trou béant possiblement l’empreinte de l’emplacement d’une trappe d’accès ou d’une grille d’aération de l’entre-toit. Autre ravage du temps, plusieurs planches autour de l’ouverture sont irrécupérables à cause d’une infiltration d’eau. Finalement, tout ce travail de dépouillement volontaire engendre le remplacement de plusieurs mètres carrés de lambris au plafond (Photo 1).

La préservation de l’aspect du plafond implique de dénicher du lambris en pin sélect de ⅞ pouce d’épaisseur avec une largeur couvrante de 4⅜ pouces; ce n’est pas évident, lorsque les dimensions normalisées des matériaux de construction contemporains sont différentes de celles utilisées par les bâtisseurs du siècle passé. Une vérification, auprès de plusieurs centres spécialisés et mêmes de scieries situées en région démontre que l’offre se limite à du revêtement extérieur de 5 à 5 ½ pouces de surface apparente avec des épaisseurs variant entre ⅝ à ¾ de pouce. Quelques fournisseurs suggèrent poliment d’explorer la piste d’une commande spéciale pour résoudre ce problème d’approvisionnement. À cet égard, un atelier de menuiserie demande neuf dollars du pied carré avant les taxes. Refroidi par le prix, c’est en poursuivant la recherche sur le web qu’une solution moins couteuse s’est précisée : celle de fabriquer le lambris avec un simple banc de scie et une toupie. Évidemment, pour une plus grande surface à reproduire, il peut s’avérer avantageux de s’outiller d’un ensemble de fraises réglables pour fabriquer la rainure et la languette (tenon).

Photo 2L’achat de planches de pin sélect planées sur quatre faces de ¾ x 5½ x 96 pouces et en spécial à 1,84 dollar le pied linéaire offre la matière première pour débuter. Il est conseillé de se servir d’une tranche du lambris original comme gabarit pour ajuster les outils de coupe. L’étape suivante consiste à débiter un côté de la planche au banc de scie et de créer, en quatre traits, la languette. La toupie est fixée à sa table pour façonner le V-joint du côté de la languette (Photo 2). La planche est ensuite sciée à la largeur couvrante recherchée (ici 4⅜ pouces). Il faut ajuster la distance entre le guide de la table à toupie et la fraise avant de faire le deuxième V-joint. Le V-centre est creusé au centre de la surface apparente tout en ajustant la profondeur de la fraise à l’aide du gabarit. Il est préférable d’immobiliser, à l’aide de serres, des guides de coupe pour assurer la précision du travail et minimiser les accidents (Photo 3).

Photo 3La rainure exige deux passages de la lame du banc de scie. Elle doit être légèrement plus profonde et large que la languette, pour l’expansion du bois et l’emboîtement des planches. Voilà une rénovation qui redonne au plafond son cachet distinctif (Photo 4).

Photo 4


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