Une balustrade en cascade - APMAQ (Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec)

Une balustrade en cascade

26 mai 2021

Pierre Bleau

1. Main courante a) section originale1. Main courante b) petite encoche pour y fixer la latte2. Balustre tourné et sa base biseautée3. Lisse inférieure avec son profil en pente

Nous avons abordé dans La Lucarne du Printemps 2021, les étapes menant au remplacement de la base des poteaux d’une galerie. Nous poursuivons avec l’installation de la balustrade et l’importance de s’attarder aux détails d’assemblage. Notre intention est de fabriquer une balustrade qui est résistante aux affres de la pourriture du bois et à l’apparition de taches de rouille autour des vis.
Avant de procéder au montage final, il faut traiter toutes les surfaces du bois en appliquant un protecteur hydrofuge et un bouche-pore de couleur claire. Cette opération stabilise le bois à l’intérieur contre le craquelage et le gauchissement. Après le temps de séchage, on applique deux couches de teinture opaque sur toutes les surfaces. Une fois montée, une troisième couche est parfois requise pour éliminer les accrocs.

Une lisse en coulisse

En plaçant ma commande de planches de pin pour la galerie, je demande au propriétaire de la scierie s’il fabrique aussi des mains courantes. Tout souriant, il pointe des yeux un mur affichant plusieurs modèles. Mon choix s’arrête sur un profilé inspirant mais dont la largeur est insuffisante pour recouvrir la tête des balustres. Aucun problème pour lui, il va ajuster les couteaux pour élargir la section (ill. 1a).

Une résultante sans vis apparente

On creuse avec un outil (toupie plongeante ou au banc de scie) une petite encoche à la base (ill. 1b). Cette cavité va recevoir une latte de bois qui sert d’intermédiaire pour fixer les têtes des balustres tournées (ill. 2) à la main courante. Le pied des balustres est coupé en biseau pour épouser la forme triangulaire sur le dessus de la lisse inférieure (ill. 3).

Une enfilade de balustres en cascade

On détermine la distance entre les faces intérieures des poteaux de la galerie. Cette longueur est divisée à parts égales en sachant que le garde-corps ne doit pas comporter d’espacement permettant le passage d’une sphère de 100 mm de diamètre. La latte de fixation est percée d’un trou de centre en centre comme guide. Les balustres sont alignés à plat avant de tout visser en cascade (ill. 4). Cette technique d’assemblage avec la latte de fixation permet de camoufler les vis. Ensuite, on renverse la section pour fixer la lisse inférieure (ill. 5) aux balustres. On s’assure de l’alignement vertical des balustres. La section est remise à l’endroit. La connexion aux poteaux de la galerie est réalisée à l’aide de goujons en bois. La main courante est déposée sur la latte de fixation et vissée par le dessous. Il faut prévoir un jeu aux extrémités de la main courante pour l’expansion du bois. Penser à fixer une cale à la mi-portée (ill. 6). Elle combat le moment de flexion surtout lorsqu’une personne décide de s’asseoir sur la rampe pour contempler l’ouvrage.

4. Technique d’assemblage des balustres à plat et visés dans une latte de bois par le dessus5. Vissage à l’envers de la lisse inférieure à la base des balustres (vis non apparentes)6. Vue d’une section de la balustrade avec sa cale de support sous la lisse et située à mi-portée

N’hésitez pas à relire les articles précédents du récit de restauration de cet auteur.


Article tiré de La Lucarne – Été 2021 (Vol XLII, numéro 3).

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